24 juin 2025

LGBTQ+ aux conseils d’administration: Un entretien avec les administrateurs de sociétés LGBTQ+ du Canada

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Par M. Jeff Buckstein

Lors d’une conversation avec M. Mark Bonham et Mme Jane Griffith de l’Association canadienne des administrateurs de sociétés LGBTQ+ à Toronto, il a été noté que, bien que la représentation des personnes LGBTQ+ dans les conseils de sociétés au Canada se soit améliorée ces dernières années, ce changement a été progressif. Cela n’a pas atteint des seuils importants, déclare Mme Griffith, présidente et cofondatrice de l’Association canadienne des administrateurs de sociétés LGBTQ+.

Bien que cet entretien reflète l’Association canadienne des administrateurs de sociétés LGBTQ+, 2ELGBTQIA+ est un acronyme couramment utilisé pour désigner la diversité sexuelle et de genre au sein de la communauté.

« Des actions ont encouragé les personnes appartenant à des groupes méritant l’équité, en particulier celles qui sont membres de la communauté LGBTQ+, à s’identifier dans leurs biographies comme faisant partie de cette communauté », souligne Mme Griffith. « Ainsi, nous espérons constater une augmentation dans les statistiques », ajoute-t-elle. Mme Griffith est également l’associée directrice et la fondatrice de Griffith Group Executive Search à Toronto.

« L’Association a chargé Mme Sarah Kaplan de la Rotman School of Management de l’Université de Toronto de rédiger un rapport pour nous, déclare Mme Griffith. Mme Kaplan et son équipe ont analysé un peu moins de 9 400 profils de membres des conseils d’administration de sociétés publiques de 2015 à 2022, et ont découvert qu’il n’y avait que 7 personnes qui s’identifiaient comme membres de la communauté LGBTQ+. »

« Donc, tout le monde peut contribuer à améliorer ces statistiques. Dans tous les secteurs et tous les domaines », souligne Mme Griffith.

L’Association canadienne des administrateurs de sociétés LGBTQ+ a été créée en 2022, un an après la fondation de l’Association des administrateurs de sociétés LGBTQ+ à New York. Son rôle est de plaider pour la représentation des personnes LGBTQ+ dans les conseils de sociétés et de sensibiliser les gens à cette problématique au sein de la communauté LGBTQ+ et de la société dans son ensemble, déclare M. Mark Bonham, cofondateur et secrétaire-trésorier de l’Association canadienne des administrateurs de sociétés LGBTQ+, et directeur général de la Fondation Veritas.

« Nous nous considérons davantage comme des défenseurs de cette cause que comme des activistes. Il est important de sensibiliser la population à cette question. »

« Les administrateurs de sociétés sont qualifiés, peu importe leur identité, et il se peut simplement que certains soient membres de la communauté LGBTQ+. La façon dont ils s’identifient fait partie d’eux, mais ce n’est pas la raison pour laquelle ils siègent au conseil. », déclare Mme Griffith.

« Nous ne voulons pas voir une tendance vers une diversité de façade ou des quotas obligatoires. Nous voulons une société plus inclusive où les personnes qualifiées pour ces postes se reconnaissent également en tant que membres d’un groupe méritant l’équité », précise-t-elle.

M. Bonham a suggéré que les efforts de l’administration Trump pour décourager les initiatives publiques d’inclusion, d’équité et de diversité (IED) aux États-Unis s’infiltrent au Canada, et que les sociétés canadiennes intercotées en bourse subissent les mêmes pressions politiques que les sociétés américaines.

« Nous recevons des commentaires indiquant cependant que les sociétés n’abandonnent pas nécessairement les initiatives d’IED, mais qu’elles reformulent ou restructurent la manière dont elles présentent leur discours sur ces enjeux, par exemple en utilisant des termes plus larges et flexibles comme “inclusion”, “engagement” et “appartenance culturelle” », ajoute M. Bonham.

« De plus, même si certaines sociétés américaines ont apporté des changements pour apaiser l’administration Trump, certaines entités commerciales, comme Apple et bien d’autres, réaffirment leur engagement envers l’inclusion, l’équité et la diversité », déclare M. Bonham.

Mme Griffith souligne que les personnes devraient s’exprimer ouvertement sur leur appartenance à une communauté méritant de l’équité.

Mme Griffith souligne également que s’exprimer en faveur de l’équité fait partie d’un thème plus large visant à établir les droits de la personne pour tous, y compris pour les membres de la communauté LGBTQ+. Pour ce faire, cependant, il doit y avoir une garantie de sécurité psychologique et physique pour toute personne qui s’identifie comme membre d’un groupe méritant l’équité.

« Les Canadiens, où qu’ils se trouvent, sont fiers d’être Canadiens et de la manière dont ils se distinguent des Américains, » affirme Mme Griffith.

« En acceptant une plus grande diversité dans les conseils de sociétés, le Canada obtient un avantage concurrentiel et une occasion d’ajouter une valeur importante à l’économie grâce à des profits et des revenus accrus, une plus grande satisfaction du personnel, une satisfaction de la clientèle, et ainsi de suite », ajoute M. Bonham.

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